Agenda du CTC-42

(ciné-débat) LES CHATOUILLES, une soirée débat avec l’association AISPAS

14 novembre 2018 | 20h00 - 22h30

Mercredi 14 novembre 2018, 20h00

Odette a huit ans, elle aime danser et dessiner. Pourquoi se méfierait-elle d’un ami de ses parents qui lui propose de « jouer aux chatouilles » ?

(ciné-débat) LES CHATOUILLES, une soirée débat avec l’association AISPAS
  • novembre 2018
    • mercredi 14
      • 20h00 - 22h30

Avec Andréa Bescond, Karin Viard, Clovis Cornillac

D’après la pièce LES CHATOUILLES OU LA DANSE DE LA COLÈRE, de Andréa Bescond et Eric Métayer

Odette danse, c'est comme ça qu'elle se révèle. Pourtant, lorsque nous la retrouvons au début du film, elle est bien loin des ballets classiques dont elle rêvait quand elle était môme. A présent danseuse hiphop et toxicomane à ses heures perdues, alternant entre jobs minables et tournées mondiales, sa vie est un fatras sans nom.Et c'est là tout l'enjeu pour Odette : réussir à nommer ce qu'elle vit et ce qu'elle a vécu, parvenir à en parler, briser un silence pour atténuer sa souffrance. Car le sujet du film est un sujet difficile et difficile à traiter. Odette a été violée par le meilleur ami de sa famille lorsqu'elle était enfant; elle s'est subitement fait voler son innocence, sa jeunesse et sa vie dans l'indifférence la plus totale. Et à travers tous ses excès, ses dérapages et ses mauvais choix, c'est ce mal-être qui transparaît, ce décalage injuste et absurde entre la violence de ce qui lui est arrivé et le bonheur dans lequel elle baignait et que toute sa vie elle a cherché à retrouver sans jamais reconnaître qu'elle y avait droit, rejetant toutes les fautes sur elle, n'osant espérer être un jour à nouveau suffisamment digne pour mériter quelque chose ou quelqu'un.

C'est donc à cette montagne que le film décide de s'attaquer, ce problème de société que la société n'ose regarder en face. Il n'y a qu'à voir les réactions de certains spectateurs pour s'en convaincre. Mais le problème est bien réel, comme le rappelle le film à la toute fin avec cette statistique glaçante : un enfant sur cinq est victime de violence sexuelle (chiffre qui est néanmoins à prendre avec des pincettes tant les problèmes de définitions sont importants). Et force est de constater que le sujet est bien traité et offre un panorama assez complet des difficultés que les victimes doivent affronter pour s'en sortir, qui vont du dégoût de soi aux pressions sociales.Autre point fort du film, sa simplicité. Les dialogues sont réalistes, le jeu des acteurs très juste, et sans jamais être dans l'excès. Cela rend le film et ses protagonistes attachants et émouvants, sans (presque) jamais sombrer dans le pathos gratuit.Et les touches d'humour qui viennent ponctuer le récit achèvent de donner au film une impression de légèreté; on rit malgré la dureté et la noirceur du sujet; on rit à contrecœur.

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